samedi 21 janvier 2012

La date vaut d'être retenue #3

21 Janvier 1793 



21 Janvier 1793, un peu après 10 heures du matin, le couperet de la guillotine tombe sur celui qui fut roi de France puis des Français sous le nom de Louis XVI
Certains historiens l'accusèrent d'avoir été un mauvais roi, d'autres qu'il ne fut pas un homme de son siècle. 
Martyr pour les uns et symbole de l'oppression pour les autres, Louis XVI reste une figure de l'Histoire de France. 
Louis XVI ne devait pas être roi, mais il le devint fort jeune, trop jeune même de l'avis de ses contemporains. Préférant la chasse et la géographie à l'exercice du pouvoir, il chercha néanmoins à rattraper le galop de cette pensée des Lumières qui allait bientôt submerger la société d'ordres sur laquelle il régnait en maître absolu. Il prit de nombreuses mesures, comme l'esquisse d'une certaine réforme judiciaire ou encore l'Edit de Tolérance (1787) qui légalisait la pratique du protestantisme. 

Mais Versailles est trop loin de Paris ... 

Le jour de la prise de la Bastille, le roi note le mot "RIEN" dans son journal, qui signifie qu'il n'a rien pris à la chasse. 
Lorsque les femmes de Paris viennent chercher "le boulanger, la boulangère et le petit mitron" à Versailles le 5 octobre 1789, le roi quitte pour toujours ce lieu qu'il a tant aimé. Il recommande sans arrêt de ne pas faire couler le sang, cherche à rester un bon père de famille et préserver sa famille. C'est sans aucun doute pour elle, qu'après avoir prêté serment à la Nation, il décide de s'enfuir pour rallier les troupes étrangères autrichiennes à la frontière. Démasqué à Varennes, à cause de ce faciès bourbon reconnaissable entre mille, la famille royale est ramenée à Paris. Mais cette fois-ci, le peuple a perdu confiance en ce bon roi qui coiffait bien volontiers la cocarde tricolore et trinquait à la santé de la Nation Française. En août 1792, les Tuileries, lieu de résidence royale, sont prises d'assaut et la famille royale est emprisonnée. Les conditions de détention deviennent de plus en plus dures et à la fin de l'année 1792, Louis Capet, citoyen français est appelé à comparaître devant ces juges. On l'accuse de haute trahison. La découverte d'une certaine armoire en fer, cachée dans les murs des Tuileries, et qui détenait une certaine correspondance secrète avec les autrichiens contre lesquels la République Française est en guerre, le compromet. 


Le procès a lieu, simulacre de justice pour ce roi qui se sait condamné. L'un de ces anciens et fidèles conseillers, Lamoignon de Malesherbes prend sa défense avec courage. Mais il ne convainc pas. Le roi est reconnu coupable. Mais la peine de mort n'est adoptée qu'à une très fine majorité. Quelques voix suffisent à le conduire à l'échafaud. Parmi elles, celle de Philippe Egalité, rallié aux idées libérales et qui pourtant était Prince du Sang de la Maison d'Orléans. 
Le 21 janvier 1793, par un temps lourd et couvert, le citoyen Louis Capet, roi de France déchu monte sur les marches de l'échafaud. Afin que la foule ne puisse lui porter une oreille attentive et s'attendrir, les tambours retentissent pour couvrir sa voix, encore royale et qui recommande son âme à Dieu. Il pardonne à ce peuple qui l'a condamné et regrette le sang dont il sait qu'il va encore couler. La tête tranchée est, selon l'usage, présentée à la foule. Au lieu des vivats attendus, c'est un profond silence qui salue cet acte. Le peuple de France sait qu'il vient de se salir les mains d'un parricide (le parricide sous l'Ancien-Régime était aussi bien le meurtre d'un père, d'une mère ou d'un membre d'une même famille mais aussi le meurtre du roi), et ne sait ce qu'il peut désormais advenir. 
Le 16 octobre 1793, c'est la reine Marie-Antoinette qui montera les marches de l'échafaud où mourut son époux. Le petit dauphin Louis, reconnu par les royalistes comme le successeur en ligne directe Louis XVII, mourut quelques années plus tard de tuberculose osseuse, et ce, toujours emprisonné au Temple. Quant à la dernière enfant du couple royal, Marie-Thérèse dite Madame Royale, l'Histoire et la légende émettent encore des doutes concernant la véracité de son retour sur la scène politique française après la Révolution. 
A suivre ... 


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