lundi 30 janvier 2012

Quelques nouvelles culturelles ...

Les Archives Secrètes du Vatican exposent leurs précieux trésors !



Tous les chemins mènent à Rome, surtout quand il s'agit d'historiens. En effet, pour la première fois de son histoire, certaines pièces exceptionnelles des Archives Secrètes du Vatican sortent des murs de cette cité-état si bien surveillée. Elles traversent le Tibre, le temps d'une exposition qui met à jour les annulations d'Henri VIII ou encore le procès de Galilée
Allez jeter un petit coup d'oeil sur le site ! 

Versailles encore en travaux ! 



Nous en avions parlé il y a peu, le Domaine de Versailles s'apprête à vivre de nombreuses heures de restauration. Après la restauration de l'Opéra, désormais utilisé comme salle de spectacle pour de nombreux opéras, ou encore de la grille royale, le Domaine de Marie-Antoinette voit la restauration du Belvédère.
 Le Belvédère ou pavillon de musique de la reine Marie-Antoinette est situé en plein coeur du parc de Trianon, derrière le hameau qu'elle aimait tant. La durée prévue des travaux est d'environ 8 mois.


Autre changement de taille pour les domaines du Château de Versailles et de Marie-Antoinette, les richesses versaillaises ont désormais une nouvelle présidente, Catherine Pégard. Entrée en fonction il y a peu, elle souhaite rompre avec les choix de son prédécesseur Jean-Jacques Aillagon, et son choix d'exposer certains artistes contemporains (tout le monde se souvient de l'exposition de Jeff Koons qui avait défrayé la chronique), au Château de Versailles. 
Qu'en pensez-vous ? 

Le Musée Eugène DELACROIX



Arrêtons-nous un instant également sur un "nouveau-né" des musées parisiens. 
Rattaché depuis 2004 au département du musée du Louvre, ce musée est cependant peu connu des historiens autant que des littéraires. Il est situé au beau milieu du Marais, rue de Furstenberg dans l'appartement qu'occupait l'artiste de son vivant. 
En plus d'une très riche collection permanente qui nous fait mieux connaître ce peintre, le musée propose une exposition temporaire intitulée "Fantin-Latour, Manet, Baudelaire : L’hommage à Delacroix". Une agréable manière de cotôyer dans la même atmosphère, Baudelaire, Delacroix et tant d'autres génies du XIX°s. 



Exposition BOILLY au
 Palais des Beaux-Arts à Lille 


La Vaccination - Louis Léopold Boilly

Pour finir, une exposition au Palais des Beaux-Arts de Lille,  mais plus que pour quelques jours... Alors ne la ratez pas ! Louis Léopold Boilly, peintre de la vie quotidienne au début du XIX°s est un artiste peu connu mais non moins intéressant. 
On en profite alors pour aller savourer cette exposition jusqu'au 6 février, d'autant plus que le musée offre des nocturnes jusqu'à la fin de l'expo. 

Sans aucun doute, vous y reviendrez pour admirer la majesté du bâtiment et la richesse des collections permanentes du Palais des Beaux-Arts de Lille, dont voici quelques photos !


 Nuit artistique - Palais des Beaux-Arts - Lille 


Dos nus - Palais des Beaux-Arts - Lille



Satyres et Bacchantes - Palais des Beaux-Arts - Lille 


samedi 21 janvier 2012

La date vaut d'être retenue #3

21 Janvier 1793 



21 Janvier 1793, un peu après 10 heures du matin, le couperet de la guillotine tombe sur celui qui fut roi de France puis des Français sous le nom de Louis XVI
Certains historiens l'accusèrent d'avoir été un mauvais roi, d'autres qu'il ne fut pas un homme de son siècle. 
Martyr pour les uns et symbole de l'oppression pour les autres, Louis XVI reste une figure de l'Histoire de France. 
Louis XVI ne devait pas être roi, mais il le devint fort jeune, trop jeune même de l'avis de ses contemporains. Préférant la chasse et la géographie à l'exercice du pouvoir, il chercha néanmoins à rattraper le galop de cette pensée des Lumières qui allait bientôt submerger la société d'ordres sur laquelle il régnait en maître absolu. Il prit de nombreuses mesures, comme l'esquisse d'une certaine réforme judiciaire ou encore l'Edit de Tolérance (1787) qui légalisait la pratique du protestantisme. 

Mais Versailles est trop loin de Paris ... 

Le jour de la prise de la Bastille, le roi note le mot "RIEN" dans son journal, qui signifie qu'il n'a rien pris à la chasse. 
Lorsque les femmes de Paris viennent chercher "le boulanger, la boulangère et le petit mitron" à Versailles le 5 octobre 1789, le roi quitte pour toujours ce lieu qu'il a tant aimé. Il recommande sans arrêt de ne pas faire couler le sang, cherche à rester un bon père de famille et préserver sa famille. C'est sans aucun doute pour elle, qu'après avoir prêté serment à la Nation, il décide de s'enfuir pour rallier les troupes étrangères autrichiennes à la frontière. Démasqué à Varennes, à cause de ce faciès bourbon reconnaissable entre mille, la famille royale est ramenée à Paris. Mais cette fois-ci, le peuple a perdu confiance en ce bon roi qui coiffait bien volontiers la cocarde tricolore et trinquait à la santé de la Nation Française. En août 1792, les Tuileries, lieu de résidence royale, sont prises d'assaut et la famille royale est emprisonnée. Les conditions de détention deviennent de plus en plus dures et à la fin de l'année 1792, Louis Capet, citoyen français est appelé à comparaître devant ces juges. On l'accuse de haute trahison. La découverte d'une certaine armoire en fer, cachée dans les murs des Tuileries, et qui détenait une certaine correspondance secrète avec les autrichiens contre lesquels la République Française est en guerre, le compromet. 


Le procès a lieu, simulacre de justice pour ce roi qui se sait condamné. L'un de ces anciens et fidèles conseillers, Lamoignon de Malesherbes prend sa défense avec courage. Mais il ne convainc pas. Le roi est reconnu coupable. Mais la peine de mort n'est adoptée qu'à une très fine majorité. Quelques voix suffisent à le conduire à l'échafaud. Parmi elles, celle de Philippe Egalité, rallié aux idées libérales et qui pourtant était Prince du Sang de la Maison d'Orléans. 
Le 21 janvier 1793, par un temps lourd et couvert, le citoyen Louis Capet, roi de France déchu monte sur les marches de l'échafaud. Afin que la foule ne puisse lui porter une oreille attentive et s'attendrir, les tambours retentissent pour couvrir sa voix, encore royale et qui recommande son âme à Dieu. Il pardonne à ce peuple qui l'a condamné et regrette le sang dont il sait qu'il va encore couler. La tête tranchée est, selon l'usage, présentée à la foule. Au lieu des vivats attendus, c'est un profond silence qui salue cet acte. Le peuple de France sait qu'il vient de se salir les mains d'un parricide (le parricide sous l'Ancien-Régime était aussi bien le meurtre d'un père, d'une mère ou d'un membre d'une même famille mais aussi le meurtre du roi), et ne sait ce qu'il peut désormais advenir. 
Le 16 octobre 1793, c'est la reine Marie-Antoinette qui montera les marches de l'échafaud où mourut son époux. Le petit dauphin Louis, reconnu par les royalistes comme le successeur en ligne directe Louis XVII, mourut quelques années plus tard de tuberculose osseuse, et ce, toujours emprisonné au Temple. Quant à la dernière enfant du couple royal, Marie-Thérèse dite Madame Royale, l'Histoire et la légende émettent encore des doutes concernant la véracité de son retour sur la scène politique française après la Révolution. 
A suivre ... 


dimanche 15 janvier 2012

La date vaut d'être retenue #2

24 août 1572

"Tuez-les tous et qu'il n'en reste pas un seul pour me le reprocher" 
C'est par cette phrase que débute le mythe de la Saint-Barthélémy. 
L'histoire retient ce tableau de Dubois, un roi tourmenté et manipulé par sa mère, la reine Catherine de Médicis, qui le maltraite pour ordonner l'assassinat de plusieurs milliers de protestants. Une légende ?




Le massacre de la Saint-Barthélémy - François DUBOIS

Le 24 août 1572, vers 4 heures du matin retentit le tocsin. Au même moment des cavaliers armés sortent du Louvre à cheval, et se lancent leurs chevaux aux galops dans les rues de Paris. 
"Au nom du roi !"
Au nom du roi, un combat fratricide déchire alors la capitale. Les catholiques en armes se ruent sur les hommes, les femmes et les enfants protestants, arrivés en masse dans la capitale pour célébrer le mariage du chef protestant Henri de Navarre (futur Henri IV) avec Marguerite de Valois, soeur du roi Charles IX.
Des centaines de protestants sont jetés dans la Seine, qui pendant plusieurs jours est rouge de sang et charrie des cadavres. 
Le matin du 24 août, le roi Charles IX ordonne la fin du massacre et reporte sa responsabilité sur une révolte de la famille des Guise, à la tête du parti ultra-catholique. Mais le 26 août, le roi revendique la tuerie, et justifie ce massacre. Il s'agissait de déjouer une conspiration protestante visant à le destituer. 

Mais comment une telle tuerie a-t-elle été possible ?  

Depuis maintenant plus d'une dizaine d'années, la France est tourmentée par les Guerres de religion et les combats entre protestants et catholiques. En août 1572, le prix du pain a considérablement augmenté et la chaleur est intenable au coeur de la capitale. Capitale qui voit la cérémonie du mariage tant attendu entre Henri de Navarre et Marguerite de Valois. Hélas, lors du mariage le 18 août, Henri refuse d'accompagner Marguerite dans l'Eglise et le Paris ultra-catholique considère cet acte comme un affront. La présence dans la capitale de plus de 5.000 huguenots de guerre inquiète les parisiens et échauffe les esprits.     

Le 22 août 1572, l'amiral de Coligny, chef du parti protestant est blessé et l'assassin réussit à s'enfuir. Bien qu'une enquête ait été ordonnée, cet incident met le feu aux poudres. Lors du massacre du 24 août, Coligny est tué, defenestré, décapité et châtré avant que son corps ne soit traîné dans les rues de Paris par des enfants. 

Quelle est réellement la part de responsabilité du roi dans ce massacre ?

L'amiral de Coligny siègeait au Conseil royal, il jouissait de l'oreille attentive du roi qui l'appelait même "mon père"... Dans ces conditions, comment interpréter ce geste royal ? 
Plusieurs hypothèses ont été avancées par les historiens, aussi bien un complot visant à éliminer Coligny qui allait conduire la France à une guerre contre l'Espagne, et qui gênait ainsi les intérêts catholiques. L'hypothèse d'une émeute parisienne, motivée par les Guise qui visait à destituer le roi a aussi été évoquée. 
Denis Crouzet, spécialiste de la violence au temps des Guerres de Religion, avance quand à lui l'idée que cet acte est un acte mûrement réfléchi par le roi et son Conseil. En décidant de tuer la cinquantaine de chefs protestants présents dans la ville, le roi Charles IX, sa mère Catherine de Médicis et le Conseil Royal décident de préserver la paix et préserver les Français d'une Guerre Civile. 

C'est pourtant tout l'inverse qui se produisit. Cet acte conduit à une radicalisation des positions protestantes et catholiques. La légende de Catherine de Médicis, la Reine-Noire, et de Charles IX le roi sanguinaire est en marche. 
Ce dernier, au soir de sa mort le 30 mai 1574 est pourtant rongé par le remord
" Que de sang et de meurtres ! Ah ! que j'ai suivi un méchant conseil ! Oh ! mon Dieu pardonne-les moi et me fais miséricorde ... Je ne sais où je suis ... je suis perdu". 

jeudi 5 janvier 2012

Idées reçues #2

Agnès Sorel est morte en couches. 
Vous connaissez tous la magnifique favorite de Charles VII. Du moins, vous connaissez tous ce tableau, qui a fait couler beaucoup d'encre et a choqué la Cour de l'époque. 



Agnès Sorel - FOUQUET 

Considérée comme la première favorite officielle de l'Histoire de France, elle est "sacrée" par son royal amant "Dame de Beauté" lorsqu'il lui offre le château de Beauté dans le bois de Vincennes.
Tout un programme ... 
C'est que cette femme émerveille, blonde aux yeux en amande et dôtée d'une plastique de rêve, lance ainsi des modes extravagantes et indécentes pour l'époque, comme par exemple les décolletés plongeants qui mettent en valeur des seins qu'elle a parait-il magnifiques. Dame de Beauté certes, mais Dame d'amour auprès de ce roi taciturne qui resplendit à son côté. Elle encourage ainsi l'ascension de Jacques Coeur ou pousse le roi à reprendre l'offensive contre les Anglais. 

Mais elle est trop belle, trop influente et trop puissante. 

Enceinte de son quatrième enfant, sa mort brutale serait imputée à son accouchement difficile. Or, des analyses effectuées sur ses restes en 2004-2005 montrent qu'Agnès aurait succombé à une dose massive de mercure
Mais le doute persiste encore ! En effet, le mercure dans certains soins médicaux à l'époque... Le doute subsiste alors sur ce tragique évènement. 

Pour les amateurs de romans historiques : 
Jeanne BOURIN - La dame de beauté - Coll Poche. Dans cet ouvrage, Jeanne Bourin fait revivre son héroïne avec brio, nous confrontant à ces passions et ses heures de gloire, jusqu'à son tragique accouchement. 


Louis XIV a toujours pu compter sur sa nombreuse descendance. 



Louis XIV et sa famille - Jean NOCRET

L'Histoire se plaît à retenir cette image de la famille de Louis XIV. En effet, roi d'une longévité absolue et fier de ses 54 ans de règne personnel (1661-1715), l'Histoire retient de ce monarque une maîtrise parfaite de son exercice de souverain, y compris lorsqu'il s'agit d'assurer la pérénité du trône de France. Il faut en effet compter les 6 enfants qu'il eut avec Marie-Thérèse d'Autriche, son épouse légitime. Beaucoup moururent en bas-âge et seul le Dauphin Louis fut préparé à succéder à son père et survécut à la mortalité infantile encore fulgurante à l'époque. 
Mais c'est sans compter les enfants que le Roi-Soleil eut avec ses nombreuses maîtresses, en titre ou non d'ailleurs, et notamment les enfants qu'il eut avec Mme de Montespan. Légitimés au début des années 1670, Louis XIV reconnut notamment le Duc du Maine, et tous ses enfants comme Melle de Blois, ou bien le Comte de Toulouse. 

Louis XIV est un roi et un père comblé. En cette fin de règne, il est fier d'arborer devant les ambassadeurs étrangers et aux vues de toutes les Cours d'Europe, ses petits-enfants, fils du Dauphin Louis, le Duc de Bourgogne qu'il affectionne tout particulièrement. 

Coup de théâtre en avril 1711 : Au retour de la chasse, le Dauphin Louis s'écroule subitement pendant son repas. Quelques jours plus tard, il meurt de la petite vérole, véritable fléau de l'époque. C'est son fils, le Duc de Bourgogne et son épouse la jeune et charmante Marie-Adélaïde de Savoie qui sont appelés à succéder à un Roi-Soleil accablé et désormais bien fatigué. 

Mais le sort s'acharne ...

En février 1712, le Dauphin et la Dauphine tombent malades et meurent à 6 jours d'intervalle. Tous les deux très jeunes, ils laissent 2 fils : le Duc de Bretagne et le Duc d'Anjou. 



Marie-Adélaïde de Savoie 

Le petit Duc de Bretagne périt lui-aussi de la même épidémie quelques jours plus tard. Le Duc d'Anjou ne doit la vie sauve qu'à la vigilance de sa gouvernante, Mme de Ventadour qui s'enferme dans ses appartements avec le petit Duc et ordonne qu'on lui apporte à manger par une trappe dans l'une des portes du lieu. 
Elle vient de sauver le dernier arrière-petit-fils de Louis XIV. Le Duc d'Anjou devient Dauphin et succèdera à son arrière-grand-père en 1715, à l'âge de 5 ans... 

En le recevant au Conseil quelques jours plus tard, Louis XIV l'aurait embrassé en disant "Voilà tout ce qu'il me reste de ma famille". 


lundi 2 janvier 2012

"La date vaut d'être retenue !" #1

La date vaut d'être retenue23 novembre 1407


A la sortie de l'hotêl de la Reine, Louis, Duc d'Orléans, frère du roi est assassiné en plein Paris. De nombreux témoins ont assisté à la scène qui a eu lieu, non loin de la rue des Blancs-Manteaux, aujourd'hui rebaptisée "Impasse des Arbalétriers". Les parisiens en appelent tout de suite au Prévôt de la ville. On arrive à retracer l'itinéraire des meurtriers jusqu'au bout de la rue des Blancs-Manteaux puis ... Plus rien ! Il semble que les assassins aient trouvé refuge dans "l'hostel" du Duc d'Artois. Or, il se trouve que cet hôtel appartient à un des personnages les plus importants du Royaume de France : Jean, Duc de Bourgogne. 


Impasse des Arbalétriers 

L'autorisation est donnée de perquisitionner l'hôtel. 
Lorsque la culpabilité de Jean-Sans-Peur est averée, l'on informe le principal intéressé présent au Conseil Royal. Aussitôt dit, aussitôt fait, le Duc se retire pour "se soulager"... En vérité, il appelle son écuyer et fait sceller son cheval au plus tôt pour prendre la fuite et rejoindre ses terres. 
Le roi de France ne lui pardonnera pas un tel affront... 
En 1419, le Duc Jean-Sans-Peur périt sous les coups français, sur le Pont de Montereau. 

mercredi 21 décembre 2011

La Bibliothèque de Napoléon réduite en cendres au Caire.




"Crée en 1798, riche de 200.000 ouvrages, le fonds de l'Institut d'Egypte a été ravagé samedi lors d'affrontements au Caire. La France réclame une enquête." 


C'est par cette phrase que le Figaro titre son Cahier "Le Figaro et vous" du mardi 20 décembre 2011.
Samedi, lors d'affrontements entre manifestants, l'incendie se déclare au coeur de la bibliothèque fondée par Bonaparte au Caire. La perte est immense, non seulement parce que les fonds n'étaient pas numérisés mais aussi à cause de la perte des manuscrits de la première édition de la Description de l'Egypte.

Le 22 août 1798, l'Institut d'Egypte est crée, et ses 36 membres s'installent dans les salons d'un somptueux palais mamelouk, disposent de sa bibliothèque et se réunissent pour traiter de questions scientifiques, mathématiques, ou encore artistiques. Devenu Premier Consul,  Bonaparte demande la publication d'un ouvrage monumental : la Description de l'Egypte, fruit de l'énorme moisson d'informations récoltées par les explorateurs et les premiers égyptologues. L'exemplaire, dont 8 volumes ont brûlé samedi, faisait partie de la première édition. Heureusement, la Bibliothèque d'Alexandrie et la BNF possèdent une édition identique.
Il n'empêche qu'il s'agit d'une perte immense pour les égyptiens et les Historiens...

Idées reçues #1

Le titre de ce blog est aussi motivé par mon désir d'aller contre les idées reçues, certaines pensées et idées colportées à tort par des magazines, une certaine pensée historiographique ou des mythes forgés depuis plusieurs siècles. 
Levons maintenant le voile sur certaines ! 




* "Les philosophes des Lumières et ceux qui diffusèrent les idées éclairées du XVIII°s étaient tous des bourgeois. L'on pense alors à Madame de Pompadour ou bien Necker." 


NON ! Le meilleur exemple en est celui de Montesquieu, auteur notamment de l'Esprit des Lois
Derrière ce nom d'auteur, se cache si l'on peut dire, Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède. En effet, ce charmant Monsieur rédigeait ses oeuvres dans les magnifiques pièces du Château de La Brède, en plein coeur du Périgord et ayant confié son domaine et la gestion de ses terres à son épouse, elle-même de souche noble et à ses gens. Monsieur le Baron, Philosophe des Lumières. 



* "La guillotine fut inventée par Guillotin."


NON ! Guillotin n'inventa pas la guillotine. L'Histoire retient son nom parce qu'il est l'auteur du premier projet de texte, déposé en octobre 1789, qui propose que chaque citoyen soit condamné à la même peine de mort. En effet, sous l'Ancien-Régime, l'un des privilèges nobiliaires était de pouvoir avoir la tête tranchée au fil de l'épée, alors que le simple sujet était pendu. Lors des débats de l'Assemblée Constituante, Guillotin avance l'idée d'une même sentence lors de la peine de mort. Il est décidé que tout citoyen français aura la tête tranchée. Un personnage intervient lors de ses débats et fait pencher la balance : il s'agit du bourreau Samson qui confie que la décollation à l'épée est une mise à mort pénible autant pour lui que pour le condamné (risque de mauvais coup etc.) 



Le procédé choisi fut mécanique et le chirurgien Louis propose une machine d' inspiration italienne d'où son 1er nom « la Louison » adoptée par la Législative les 20 ou 25 mars 1792. La première utilisation de la guillotine a lieu le 25 avril 1792, où l'on  s'avère convaincue de son utilisation. Chaque département doit désormais disposé d'une guillotine pour exécuter les peines de mort. 



* "Robespierre était favorable à la peine de mort."


NON ! Lors des débats sur l'élaboration du Code Pénal de 1791, Robespierre et d'autres, tels que Le Pelletier de Saint-Fargeau proposent d'abolir la peine de mort et de lui préférer le "cachot obscur", l'enfermement perpétuel. Contrairement à l'avant projet qui visait à la faire disparaître, la peine de mort est réintroduite à la quasi-unanimité par l'Assemblée Constituante. Effrayant quand on se remmémore les évènements de la Terreur où Robespierre est à la tête du Comité de Salut Public !