mercredi 21 décembre 2011

La Bibliothèque de Napoléon réduite en cendres au Caire.




"Crée en 1798, riche de 200.000 ouvrages, le fonds de l'Institut d'Egypte a été ravagé samedi lors d'affrontements au Caire. La France réclame une enquête." 


C'est par cette phrase que le Figaro titre son Cahier "Le Figaro et vous" du mardi 20 décembre 2011.
Samedi, lors d'affrontements entre manifestants, l'incendie se déclare au coeur de la bibliothèque fondée par Bonaparte au Caire. La perte est immense, non seulement parce que les fonds n'étaient pas numérisés mais aussi à cause de la perte des manuscrits de la première édition de la Description de l'Egypte.

Le 22 août 1798, l'Institut d'Egypte est crée, et ses 36 membres s'installent dans les salons d'un somptueux palais mamelouk, disposent de sa bibliothèque et se réunissent pour traiter de questions scientifiques, mathématiques, ou encore artistiques. Devenu Premier Consul,  Bonaparte demande la publication d'un ouvrage monumental : la Description de l'Egypte, fruit de l'énorme moisson d'informations récoltées par les explorateurs et les premiers égyptologues. L'exemplaire, dont 8 volumes ont brûlé samedi, faisait partie de la première édition. Heureusement, la Bibliothèque d'Alexandrie et la BNF possèdent une édition identique.
Il n'empêche qu'il s'agit d'une perte immense pour les égyptiens et les Historiens...

Idées reçues #1

Le titre de ce blog est aussi motivé par mon désir d'aller contre les idées reçues, certaines pensées et idées colportées à tort par des magazines, une certaine pensée historiographique ou des mythes forgés depuis plusieurs siècles. 
Levons maintenant le voile sur certaines ! 




* "Les philosophes des Lumières et ceux qui diffusèrent les idées éclairées du XVIII°s étaient tous des bourgeois. L'on pense alors à Madame de Pompadour ou bien Necker." 


NON ! Le meilleur exemple en est celui de Montesquieu, auteur notamment de l'Esprit des Lois
Derrière ce nom d'auteur, se cache si l'on peut dire, Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède. En effet, ce charmant Monsieur rédigeait ses oeuvres dans les magnifiques pièces du Château de La Brède, en plein coeur du Périgord et ayant confié son domaine et la gestion de ses terres à son épouse, elle-même de souche noble et à ses gens. Monsieur le Baron, Philosophe des Lumières. 



* "La guillotine fut inventée par Guillotin."


NON ! Guillotin n'inventa pas la guillotine. L'Histoire retient son nom parce qu'il est l'auteur du premier projet de texte, déposé en octobre 1789, qui propose que chaque citoyen soit condamné à la même peine de mort. En effet, sous l'Ancien-Régime, l'un des privilèges nobiliaires était de pouvoir avoir la tête tranchée au fil de l'épée, alors que le simple sujet était pendu. Lors des débats de l'Assemblée Constituante, Guillotin avance l'idée d'une même sentence lors de la peine de mort. Il est décidé que tout citoyen français aura la tête tranchée. Un personnage intervient lors de ses débats et fait pencher la balance : il s'agit du bourreau Samson qui confie que la décollation à l'épée est une mise à mort pénible autant pour lui que pour le condamné (risque de mauvais coup etc.) 



Le procédé choisi fut mécanique et le chirurgien Louis propose une machine d' inspiration italienne d'où son 1er nom « la Louison » adoptée par la Législative les 20 ou 25 mars 1792. La première utilisation de la guillotine a lieu le 25 avril 1792, où l'on  s'avère convaincue de son utilisation. Chaque département doit désormais disposé d'une guillotine pour exécuter les peines de mort. 



* "Robespierre était favorable à la peine de mort."


NON ! Lors des débats sur l'élaboration du Code Pénal de 1791, Robespierre et d'autres, tels que Le Pelletier de Saint-Fargeau proposent d'abolir la peine de mort et de lui préférer le "cachot obscur", l'enfermement perpétuel. Contrairement à l'avant projet qui visait à la faire disparaître, la peine de mort est réintroduite à la quasi-unanimité par l'Assemblée Constituante. Effrayant quand on se remmémore les évènements de la Terreur où Robespierre est à la tête du Comité de Salut Public ! 

jeudi 15 décembre 2011

Des travaux à Versailles.






Le 5 décembre 2011 a été lancé la poursuite du chantier du Château de Versailles. Après la restitution plus que brillante de la Grille Royale ( qui a nécessité  l'utilisation de plus de 100.000 feuilles d'or !), la modernisation de l'Opéra pour accueillir bon nombre de spectacles ; le chantier va désormais s'atteler au pharaonique chantier technique de modernisation de certaines installations. Ils ont d'ailleurs promis une amélioration des conditions d'accueil des visiteurs. Espérons qu'au lieu d'attendre 2 ou 3h pour rentrer, nous n'attendions plus qu'une heure pour pouvoir admirer les fastes du Grand Siècle ! 







Mais il est aussi à souligner la réouverture 
des Appartements des bains 
de Marie-Antoinette
qui fait l'objet d'une nouvelle visite guidée ! 

Avis à tous, retrouvons-nous à Versailles dans l'intimité d'une grande reine !

Portrait de femmes #1

Comme une pièce de théâtre se joue en plusieurs actes, je vous propose une galerie de portraits en plusieurs parties. 

 La femme et sa représentation. 

De quelle manière dépeint-on la femme dans la société ? A quoi fait-elle référence ? Quels sentiments éprouve-t-on devant son corps ? Quelles représentations à travers les siècles, nous offrent les peintres, mais aussi les romanciers, les dramaturges ou bien les femmes elles-mêmes ?
Au gré de mes lectures, et de mes voyages, je vous propose un large éventail de tous les portraits de femmes croisés à l'orée des chemins, de la Renaissance à aujourd'hui.

Acte #1 : La femme sublimée à travers les Arts, objet artistique. 

1. Les Muses, celles qui enchantent l'artiste. 




Thalia, Muse de la Comédie par Nattier Le Jeune (XVIII°s) 
(Ne trouvez-vous pas qu'elle a un petit air de la Duchesse de Châteauroux ?)

2. La femme, femme aimée des artistes : 

Après avoir fait couler beaucoup d'encre, ce tableau a bien été authentifié comme étant bien de Raphaël. Néanmoins, de nombreux avis divergent encore en ce qui concerne l'identité de la jeune femme. La "Fornarina", littéralement "fille du boulanger", est tout de même un tableau d'une très grande beauté et émotion et qui m'a toujours beaucoup émue. Qu'elle soit sa bien-aimée ou non, cette femme a si bien inspiré le peintre pour notre plus grand plaisir. 



La Fornarina - Raphaël (XVI°s)

Qui mieux que "Kiki" de Montparnasse pour incarner la muse des artistes ? "Sacrée" Reine de Montparnasse, elle fut le modèle, l'inspiration, la muse de ce bouillonnement artistique et créatif qu'était le quartier de Montmartre au début du siècle dernier. Il a toujours gardé son charme et ses peintres au détour d'une ruelle mais sans elle. Celle qui posa pour Modigliani, et qui n'hésita pas à adopter la coupe au bol dans les années 20, le khôl et les lèvres rouge-sang s'éteignit délaissée de tous, accro à la drogue en 1953. 


Le violon d'Ingres - Man Ray (1924)


3. La femme qui fascine : l'exemple de l'exotisme. 



Eugène Delacroix, La mort de Sardanapale (1827)



Paul Gauguin, Deux tahitiennes, 1899

Je tenais à vous présenter ces deux tableaux qui me tiennent particulièrement à coeur. L'un comme l'autre sont un parfait exemple du sentiment orientaliste qui animait les salons et les artistes durant le XIX°s. Alors que l'exploitation des colonies françaises, dont la Polynésie représente un élément essentiel, se développe, les artistes sont fascinés par ces femmes à la peau cuivrée et par la découverte de ces civilisations. 

La femme, objet artistique, objet de fantasme, est ici magnifiée, transfigurée.