Un tableau, une Histoire !




Gabrielle d'Estrées au bain - ANONYME (1594)

              Ce tableau, typique de l'Ecole de Fontainebleau, met en lumière un des plus beaux soleils du règne d'Henri IV : Gabrielle d'Estrées. Que nous apprend ce tableau ?
Tout naturellement, les yeux se portent sur les deux bustes de femme et leur blancheur diaphane. La blonde, sur la gauche du tableau, est Gabrielle d'Estrées, tandis que la brune est sa soeur. Elle pince le bout de sein de sa soeur, et exalte par ce geste la maternité de la belle Gabrielle.
             Gabrielle... Le nom seul suffit à forger le mythe de cette déesse. Henri IV en était fou, fou au point de vouloir l'épouser ! 
En effet, ne fréquentant plus du tout Margot, sa première épouse, le Vert-Galant ne voit aucune raison qui pourrait l'empêcher d'épouser celle qui est à la fois la reine de son coeur mais aussi la mère de ses enfants. Elle a donné 4 enfants au roi dont César (1594-1665) est le plus éclatant exemple. A la tête de la lignée des Vendômes, il fut un personnage haut en couleurs et dont le fils, le Duc de Beaufort, s'éleva contre l'absolutisme Louis quatorzien et prit la tête de la Fronde. 
              L'amoureux royal promet donc le mariage à sa belle, élevée pour l'occasion à la dignité de Duchesse de Beaufort, promesse symbolisée par l'anneau que porte Gabrielle sur ce tableau. 
Hélas, la veille de son mariage en avril 1599, Gabrielle meurt dans des circonstances tragiques et suspectes. L'empoisonnement est tout de suite évoqué. Qu'importe, le roi est fou de douleur et demande que les funérailles de la belle soient célébrées avec faste.

            Bien des rois envisagèrent d'épouser leurs trop belles maîtresses ; néanmoins ce fut sûrement la seule fois où cette dernière fut si proche de coiffer la Couronne de France.
            Peu de temps après, Henri IV se consola dans les bras d'une belle brune piquante, Henriette d'Entragues, à qui il signe également, et pour son plus grand malheur, une promesse de mariage. Mais les intérêts politiques de la France à l'aube du XVII°s priment sur les sentiments royaux. Le fidèle ministre Sully organisa le mariage du roi de France avec la très riche héritière florentine : Marie de Médicis.